Il faut toute une communauté pour résoudre les grands défis de la société
5 février 2014
Paul Born et Liz Weaver de l’institut Tamarack nous expliquent pourquoi tant d’organismes communautaires ne parviennent pas à transformer le monde comme ils le voudraient, malgré leurs bonnes intentions. Les deux experts nous indiquent aussi comment atteindre un plus gros impact.
Quand on s’attaque aux grands problèmes du monde comme la pauvreté, prévention du crime ou protection environnementale, on risque de dilapider le peu de ressources dont on dispose si on se concentre uniquement sur une dimension du problème et si on travaille de façon isolée.
Les directeurs de l’institut Tamarack ont rapidement compris cette réalité, sans pour autant se décourager de vouloir changer le monde.
Ils se sont plutôt inscrits au module Impact collectif (voir la vidéo plus bas) pour transformer la vie de 5000 personnes vivant dans la pauvreté. Le résultat fut incroyable. Liz Weaver, vice-présidente de l’institut Tamarack, estime que dix ans après la création de leur organisme, ils ont réussi à aider 202 931 individus et familles.
Vu ces résultats impressionnants, Innoweave a proposé à l’institut Tamarack d’élaborer un module Impact collectif pour que d’autres organismes canadiens découvrent leur approche.
Par ailleurs, grâce à sa renommée, le module Impact collectif est aujourd’hui offert aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Voici une métaphore toute simple et concrète illustrant les 5 principes fondamentaux du module Impact collectif :
« J’ai beaucoup appris en créant deux modules pratiques pour aider les partenaires d’Innoweave à trouver les conditions nécessaires pour maximiser leur impact collectif », dit Mme Weaver.
« Le changement communautaire est souvent le fruit d’une poignée d’individus qui travaillent de façon isolée. En règle générale, peu de personnes réalisent l’ampleur des efforts requis pour faire advenir le changement. Quand on travaille auprès de groupes différents et qu’on s’intéresse à divers problèmes, collectivement on apprend comment améliorer son approche ».
Attendez d’avoir une stratégie avant de vous lancer !
« On cherche parfois à transformer le monde sans réfléchir concrètement comment on voudrait s’attaquer à la pauvreté, l’itinérance, la sécurité alimentaire ou la revitalisation des quartiers. Même si on croit que l’impact collectif est facilement atteignable, il est important de réfléchir à la question avec des partenaires au sein de la communauté pour adopter une bonne stratégie ».
« Les tables de concertation ne parviennent pas toujours aux résultats visés parce que le travail de collaboration se fait derrière un bureau », dit-elle. « La collaboration n’est pas une fin en soi, mais elle favorise considérablement le travail nécessaire pour transformer les populations et sociétés ».
Voici les éléments importants sur lesquels les partenaires doivent s’entendre pour avoir un meilleur impact collectif :
- Objectifs communs
- Outils de mesure communs
- Activités favorisant le progrès de chaque partenaire
- Communication constante entre tous les partenaires
- Ressources nécessaires pour avancer (avoir l’appui des piliers de l’organisme)
En respectant les cinq conditions précédentes, les organismes auront une idée beaucoup plus claire de leur impact collectif, surtout si chaque partenaire mesure le progrès selon les mêmes paramètres.
Quand les membres d’un groupe prennent le temps de s’asseoir pour résoudre un problème, les choses commencent à changer…
« À plusieurs reprises, on s’est vu très étonné pendant le premier atelier sur l’impact collectif », nous dit Mme Weaver en souriant. « C’était fascinant de découvrir tout le travail que les organismes font pour sensibiliser leurs communautés à divers enjeux comme la sécurité alimentaire, revitalisation des quartiers ainsi que l’accès aux services récréatifs et aux arts en général ».
Quand on tente de résoudre des problèmes complexes, une approche fondée sur l’impact collectif favorise la synergie en divers partenaires et collaborateurs. Malgré toute la force de son innovation et son excellente capacité à résoudre des problèmes, un organisme qui travaille seul peut vite se sentir complètement dépassé par les événements.
« L’impact collectif permet à plusieurs partenaires au sein de la communauté de viser un enjeu commun. Pour commencer, il est important de définir avec qui on veut travailler et comment ces personnes peuvent contribuer au projet. Dans le cadre du premier atelier, les participants ont élaboré un plan d’action pour sensibiliser les membres de leur communauté à leur enjeu ».
Dans la vidéo suivante, Liz Weaver et Paul Born, président de l’institut Tamarack, partagent des conseils importants sur l’impact collectif :
En complétant cette auto-évaluation, vous saurez comment l’impact collectif pourrait aider votre organisme et découvrirez si vous pouvez obtenir une subvention pour travailler avec un expert.